dispel

© Courtesy of Yein Lee and cadet capela

Yein Lee

22 mars — 19 avril 2025

54 rue Chapon, 75003 Paris

Yein Lee explore les interconnexions entre le corps humain et les infrastructures urbaines, examinant comment elles s’entrelacent, se confondent et se transforment mutuellement.

À travers l’accumulation et l’assemblage de matériaux, elle ravive la mémoire d’objets abandonnés, interrogeant les empreintes du temps et l’ambivalence des structures urbaines. Souvent reléguée à l’arrière-plan, l’infrastructure urbaine devient ici un motif central. Ses sculptures, enchevêtrements de fils et de structures mécaniques, évoquent ces réseaux souterrains qui soutiennent nos villes tout en prenant l’apparence d’un organisme hybride, presque cyborg. L’humain surgit dans la modélisation de ses formes : un fragment de visage, une main esquissée, insufflent une présence organique à ces assemblages. Puisant dans l’imagerie de la science-fiction et du cybernétique, Lee explore cette fusion entre chair et technologie, questionnant ainsi les frontières entre le vivant et l’artificiel.

Pour cette exposition, dispel, j’ai essayé d’approfondir le cadre conceptuel de ma pratique en explorant le lien étroit entre deux éléments : l’infrastructure en tant que corps et le corps en tant qu’infrastructure. Il est essentiel que l’un ne soit pas simplement l’autre… De plus, une approche poétique de l’assemblage était également importante pour moi.

Les œuvres de Lee naissent ainsi de son observation de l’espace et d’une accumulation d’objets marqués par l’usure : sachets de thé usagés, câbles électriques, fragments électroniques brisés, mèches de cheveux… Ces matériaux tantôt mécaniques tantôt humains, récupérés et superposés dans des compositions organiques, deviennent des témoins de récits fragmentés directement empruntés au paysage urbain. La poussière, la décoloration, la déchirure – autant de signes du passage du temps qui transforment ces objets en vestiges poétiques d’une mémoire collective et individuelle.

La performance joue un rôle clé dans la pratique de l’artiste. La performeuse, vêtue de câbles et de fils métalliques, évolue lentement dans l’espace, révélant les infrastructures cachées de notre quotidien. Son corps devient lui-même une extension de ces réseaux invisibles, rendant tangible l’interconnexion entre le physique et le technologique. Par ces gestes ritualisés, l’espace de l’exposition se transforme en un territoire mouvant, où les limites entre spectateur et œuvre d’art s’estompent.

Entre fascination et malaise, attraction et répulsion, humour et cynisme, Yein Lee réinvente notre environnement quotidien, questionnant notre relation à celui-ci et les empreintes que nous y laissons. L’artiste nous invite à percevoir les infrastructures urbaines non seulement comme un cadre physique, mais surtout comme une extension de notre corps et de notre mémoire, fluide et en constante mutation.

Yein Lee (née en 1988, Incheon, Corée du Sud) vit et travaille à Vienne. Apr Yein Lee (née en 1988 à Incheon, Corée du Sud) vit et travaille à Vienne. Après avoir obtenu un B.F.A. en peinture asiatique traditionnelle à l’université de Hongik, Lee a obtenu un Magister à l’Académie des beaux-arts de Vienne. Son travail a récemment été présenté à la 15e Biennale de Gwangju (KR), au Pavillon Schinkel de Berlin (DE), au Belvedere 21, au Kunstraum Niederösterreich de Vienne (AT), au Centre d’Art La Meute, au Château - Centre d’Art Contemporain de la Ville d’Aubenas, au Centre Culturel Suisse de Paris (FR), à l’Exhibit Museum de Vienne (AT), au Palazzo San Giuseppe de Polignano a Mare (IT), et bien d’autres encore.