© Credits photo: Thomas Marroni
Under The Crescent Moon
© Credits photo: Thomas Marroni
Monica Kim Garza a passé deux mois à peindre, cet été, à Paris. Avec un sentiment d’urgence et de dévotion. Peu à peu la ville s’est vidée. Les parisiens ont quitté le navire. Monica Kim Garza est demeurée seule dans la chaleur abrupte du mois d’aout. Seule avec la peinture.
Dans ses tableaux estivaux, on rencontre les figures féminines propres à ses travaux passées. Ces femmes aux sourires mystérieux qui reviennent sans cesse dans ses œuvres. Mais cette fois, elles ont été mêlées aux couleurs de Paris — le rouge et le bordeaux des grands cafés qui ont fasciné la peintre. On les retrouve attablées aux terrasses de la ville. Ou couchées dans une nuit qu’on imagine caniculaire.
Loin des plages, Monica Kim Garza a pu trouver un peu de fraicheur dans les musées. Elle a particulièrement aimé l’exposition d’Eugène Leroy, au musée d’Art Moderne. Et on comprend pourquoi. Chacune de ses œuvres, comme celles de Leroy, s’opposent aux « flat paintings ». Depuis qu’elle a quitté la peinture acrylique pour l’huile. Mais, surtout, car ces tableaux témoignent d’une mutation progressive. Qui mêle la peinture figurative à l’abstraction. C’est ce mouvement volontaire, si précieux dans l’œuvre d’un artiste, que la cadet capela a voulu montrer.
Certains signes ne trompent pas : les corps des femmes sont de plus en plus abstraits, les fonds se mêlent aux sujets, les contours se multiplient dans un flou désiré, la matérialité et l’épaisseur de la peinture deviennent des éléments essentiels… Et le titre même de l’exposition mêle deux visions : le croissant de lune et le croissant parisien, tous deux images idéalisées et rêvées par l’artiste. Comme une quête qui commence.
Une métamorphose. Dans une exposition qui célèbre le dévouement de cette jeune peintre à son geste. En elle, c’est la peinture qui prend le dessus…
Boris Bergmann
En guise de derniers mots, ce court poème, écrit par l’artiste à la fin de son été parisien :
Under the crescent moon
I see you through the window
I pass you in the streets
Buttery and soft, staring back at me
I want you and you want meCalling out to me every morning
I waited all this time,
Played hard to get
Drank and ate without you
Slept without you
But I want you and you want me
You are mine and I am yours,
Le croissant
Monica Kim Garza