© Credits photo: Thomas Marroni
Seven Hills
© Credits photo: Thomas Marroni
cadet capela a le plaisir de présenter “Seven Hills”, la première exposition personnelle de l’artiste allemande Annabell Häfner en France.
Durant ses voyages au Japon, Annabell Häfner a découvert non seulement les œuvres des grands maîtres japonais mais aussi la nature magnifique qui les inspirait, une nature où chaque montagne et chaque cours d’eau prend une dimension spirituelle particulière. Dans la tradition japonaise, l’homme et la nature sont indissociables, et la genèse de la création du monde raconte l’ordre créé entre les Cieux et la Terre. Cette vision se retrouve dans l’art de Häfner, où l’alliance entre ciel et terre, extérieur et intérieur, forme un tout paisible et harmonieux, interrogeant les liens entre la nature et les infrastructures modernes.
Guidée par la notion de « non-lieu » développée par l’anthropologue Marc Augé, désignant des lieux de passage tel que les aéroports, les hôtels, les stations de métro ou encore les supermarchés, Häfner souhaite mettre en évidence le calque émotionnel mais éphémère que nous posons sur ces lieux anonymes. Les ayant elle même beaucoup fréquentée, l’artiste crée des « lieux de couleur » atmosphériques, des aperçus fugaces de ces endroits où les détails restent indistincts. Les objets, à peine esquissés dans la pièce évoquent des souvenirs vagues, où l’atmosphère d’un lieu surpasse le souvenir du lieu lui-même.
Häfner utilise ainsi la couleur de manière émotive pour capturer l’éphémère en peinture. Dans ses tableaux, ces lieux deviennent des lieux d’aspiration, incarnant un sentiment de désengagement, d’introspection ou de liberté. Ils symbolisent aussi l’immobilisme, où le temps semble figé, offrant une échappatoire à la frénésie de la vie moderne.
Dans cette nouvelle série de peintures, la nature et les montagnes prennent une importance particulière. Inspirée par des légendes de son enfance comme celle des Siebengebirge, où sept géants auraient créé des collines pour rapprocher le Rhin des villages, Hafner explore les mythes et légendes que l’homme a inventé pour apprendre à regarder le monde, et y jeter elle même son propre regard. En utilisant la craie, la peinture à l’huile et l’acrylique, l’artiste travaille par couches instinctives, avec lesquelles elle superpose ses souvenirs. Sa représentation presque mystique de la nature, encadrée par une architecture minimale, crée une atmosphère suspendue, un moment éphémère. Hafner partage ces instants uniques avec le visiteur, l’invitant à pénétrer dans un instant capturé, réel ou rêvé, propice à la contemplation.
Annabell Häfner (née en 1993 à Bonn, DE) vit et travaille à Berlin. Elle a récemment fait l’objet d’expositions personnelles Rüdiger Schöttle, Munich, DE (2024), Tara Downs, New York, US (2023) et Haus am Kleistpark, Belin, DE (2022). Annabell Häfner a également participé aux expositions collectives suivantes: “INBETWEEN”, Villa Schöningen, Potsdam, DE (2022) ; “A room of One’s Own/Part II”, Galerie Rüdiger Schöttle, Munich, DE (2022) ; “Weissensee !” Marburger Kunstverein, Marburg, DE (2021) ; “Mart Stam Preis 2020”, Galerie Parterre, Berlin, DE (2021) ; “Fragmente und Brücken”, Galerie Gefängnis Le Carceri, Kalten, IT (2021) ; “Rundgang 50Hertz”, Hamburger Bahnhof, Berlin, DE (2021)
Häfner est lauréate en 2021 de la bourse Artists Inside et du prix Rundhang 50Hertz.