© Credits photo: cadet capela & Thomas Marroni
On pause in the edgeless air
© Credits photo: cadet capela & Thomas Marroni
Rhiannon Inman-Simpson
28 août — 18 septembre 2021
54 rue Chapon, 75003 Paris
je les commence toutes avec du vert et je laisse les nuages acides dériver
gratte le soleil et sépare doucement les racines
comme les oiseaux qui laissent tomber des pierres sur le toit
puis s’en plaignent
vert lumineux après une forte averse
rien n’a de bords
les nuages se transforment en champs et c’est tout l’air qui sort dans la lumière blanche de la boue
dans le brouillard du soir effleurant la surface
doux rien eau courante
dîner bleu dans l’obscurité
des éruptions lumineuses et un nez brûlé une colonne vertébrale froide tous les jours dans le piège du vent et du soleil.
la chaleur humide des feuilles du matin poussant le vert autour
je mets un doigt dans la terre pour voir si elle a besoin de plus d’eau
gratte la boue à travers la lumière en remplissant le vide
continuellement en boucle chaleur sur mon cou
et les semis frémissent dans la brise
la craie nage à marée basse pataugeant jusqu’aux chevilles dans la glace
lavis laiteux et ciel délavé, les falaises blanches qui se profilent et lorgnent trop haut et trop bas
L’estomac raclant le sable, trois têtes dans l’eau et la marée se déplace trop rapidement dans les bas-fonds
avale le sable et nos sacs dans la chaleur matinale de mars
Je fais glisser des lignes fines encore et encore et attendez s’il vous plaît, nous vous répondrons dès que possible
une douce main verte se tend vers le brun léger qui frissonne.
la croissance a été stoppée cette année tout comme nous
Le vent de la mer a tué la moitié des nouvelles feuilles de notre arbre
j’efface le blanc et ramène le vert avec espoir
pousse le coin dans l’ombre
je plante des semis dans des vents violents
leurs fines racines tiennent du mieux qu’elles peuvent
nous flottons tous ensemble
agités et sans ancrage
Rhiannon Inman-Simpson