© Credits photo: Thomas Marroni
L’or mord l’os
© Credits photo: Thomas Marroni
cadet capela a le plaisir de présenter l’exposition « L’or mord l’os » réunissant les œuvres de l’artiste français Ken Sortais et de l’artiste américain Christian Rex van Minnen, réunis par leur exploration commune de la beauté et du grotesque.
Ken Sortais et Christian Rex van Minnen explorent les possibilités infinies de leurs médiums, en métamorphosant leurs sujets. Influencés respectivement par la statuaire mythologique et les techniques de l’âge d’or hollandais, leurs œuvres se distinguent par la manière dont elles provoquent à la fois attraction et répulsion chez les spectateurs.
J’aime sa façon de penser. Le travail de Ken me donne l’impression de voir une forme dans son état multidimensionnel, une sorte de frontière physique, entre deux états. Le paradoxe de l’échelle de sa sculpture, de son matériau et de son poids a inspiré ma série « Bursa » de l’exposition, qui évoque un corps fluide servant de tampon entre deux forces. – Christian van Minnen
Lui comme moi partons de cette base classique, et avec nos actions et nos choix respectifs, nous malmenons nos sujets jusqu’à les rendre parfois complètement méconnaissables, jusqu’à leur donner une nouvelle identité. Les antagonistes s’affrontent toujours au sein de l’œuvre, et le public est souvent autant attiré que repoussé par les formes que nous employons. – Ken Sortais
Van Minnen, inspiré par des techniques vénitiennes développées par Titien et Rembrandt, crée des peintures d’une précision plastique dérangeante, mêlant beauté et grotesque dans un rendu photographique saisissant. Inspiré par le surréalisme et les enseignements spirituels de Carl Jung, l’artiste explore les transformations internes du corps et de l’esprit à travers un langage visuel alchimique. Ses peintures montrent comment les expériences de changement peuvent se ressentir physiquement, transformant le corps en un hôte de ces métamorphoses.
Ken Sortais a réalisé, pour cette exposition, des sculptures en latex à partir de moteurs, ou de débris mécaniques trouvés dans des casses en les assemblant avec différentes empreintes réalisées sur des statues classiques. Ces éléments mécaniques envahissent progressivement le corps humain, jusqu’à s’y confondre entièrement. Pour l’artiste, processus de greffe rappelle l’ambiance érotique et morbide du livre “Crash” de J.G. Ballard, qui explore le lien entre perversion sexuelle et accidents de voiture. Ses personnages semblent être le résultat de tels accidents, où la chair et l’acier s’unissent.
Ken Sortais façonne des créatures hybrides à l’allure anthropomorphique, mi-humaines, mi-machines, qui tendent à refléter l’harmonie et la discorde internes. Les sculptures créés devenant des témoins physiques de cette dualité.
Ce dialogue entre ces deux artistes hors-normes offre une plongée dans leurs univers créatifs respectifs, révélant des œuvres qui, tout en rendant hommage à des techniques et formes classiques, explorent de manière innovante les thèmes de l’incarnation, de la métamorphose et de la dualité humaine.