Eccentric Riders

Rhys Lee, Humberto Poblete-Bustamante, Nickola Pottinger
© Courtesy of Rhys Lee, Humberto Poblete-Bustamante, Nickola Pottinger and cadet capela
© Credits photo: Thomas Marroni

Rhys Lee, Humberto Poblete-Bustamante, Nickola Pottinger

23 septembre — 9 octobre 2021

54 rue Chapon, 75003 Paris

Des natures mortes, des combinaisons de formes et de couleurs, des totems de vie. Les œuvres réunies ici partagent la capacité d’être, par des canaux propres à chaque personnalité, les porteuses d’un récit personnel, d’intuitions, de sensibilités.

Réunis par cadet capela, les artistes Nickola Pottinger, Humberto Poblete-Bustamante et Rhys Lee ne dialoguent pas à travers leurs expériences personnelles, leurs sensibilités plastiques — mais de par la manière dont peut être lu leur processus créatif.  
 
Face aux toiles de Humberto Poblete-Bustamante, l’œil est tenté de dépasser l’essence abstraite de sa peinture, de déceler le sentiment exprimé par les couleurs et les formes, le sens de ses assemblages. Confronté aux reliefs en forme de totems de Nickola Pottinger, l’on désire interroger la signification — les influences culturelles sous-jacentes — de ces constructions, du matériel et des matières utilisés. Les natures mortes de Rhys Lee convoquent également cette idée d’association. Ici, il s’agit d’influences, de références, de positionnement en termes de courant artistique. 

Ces trois « Eccentric Riders » ont en commun un rapport singulier à la peinture, ont le don de puiser dans la diversité des possibilités qu’elle offre. La matière permet de porter une parole, de construire une pensée, mais également de donner corps à un récit dont l’auteur n’avait jusqu’alors pas pleinement conscience. Une œuvre doit provoquer une réaction, et ici, il y a matière à creuser. Les œuvres réunies amènent le public à s’arrêter, à chercher des réponses, des explications, des références, un sens où une raison à son absence. Au fil des minutes, on y lit des choses, dont certaines vont au-delà de ce que l’artiste extériorise à travers son processus créatif. Le public s’approprie la lecture de ces œuvres. Un message personnel pour une lecture personnelle.​

Rhys Lee
Né en 1975 à Brisbane, installé à Melbourne. Son œuvre, articulée entre portraits et natures mortes, naît d’un enchevêtrement de styles, d’aller-retours entre les influences et les genres du graffiti au cubisme. S’il est tentant de déchiffrer des codes, des références, la démarche de l’artiste laisse surgir des choix guidés par son subconscient, inutile donc de lui demander, prenez plutôt le temps de lire dans ses natures mortes.​

Nickola Pottinger
Née en 1986 en Jamaïque, installée à New York. L’artiste, qui est également curatrice, pourrait nous laisser penser qu’elle organise la plasticité de ses œuvres comme elle le ferait avec celles d’artistes auxquels elle serait sensible, guidée par ses intuitions. Nickola Pottinger donne vie à des matières, convertit ses sentiments en une technique artistique. L’artiste, qui participe cette année à la New Museum Triennial, accumule dans ses reliefs des moments, des sensibilités sociales et sociétales.
 

Humberto Poblete-Bustamante
Né en 1966 à Santiago, au Chili, installé à Paris. Ses toiles sont marquées par un échange entre l’homme et la matière. Au fil du temps, la peinture donne corps à l’esprit de l’artiste, à ses pulsions, il retranscrit l’énergie propre à un imaginaire, plutôt que de le représenter. ​

Henri Robert