Defections

© Courtesy of Molly A. Greene and cadet capela
© Credits photo: Thomas Marroni

Molly A. Greene

3 — 31 juillet 2021

54 rue Chapon, 75003 Paris

cadet capela est heureuse de présenter la première exposition personnelle de Molly Greene en France. Depuis quelques années, l’artiste américaine questionne les normes selon lesquelles nous définissons le monde qui nous entoure :

Je pense généralement à créer des objets qui sont des échecs ontologiques ; des entités qui ne tombent pas parfaitement dans une seule catégorie ou qui perturbent l’impulsion du spectateur à taxonomiser.

Ses peintures sont peuplées d’« objets » qui ne correspondent pas à ce que l’on attend d’eux. Ils semblent empreints de la nature mais ne sont pourtant pas vraiment reconnaissables. Ceux qui pourraient s’assimiler à des plantes sont remarquablement formalisés et bien souvent symétriques, ce qui leur donne une dimension dogmatique tout à fait inhabituelle. Ces formes abstraites, que l’on croirait botaniques ou organiques, occupent la quasi-totalité de la toile, imposant ainsi leur présence auto-suffisante dans un espace hors du temps.

Les sujets principaux qui dominent les toiles sont insufflés de mondes imaginés par Greene, arborant des formes extra-terrestres ne s’attachant à rien et flottantes dans une dimension indéfinie. Les influences de l’artiste sont variées et peuvent provenir de dessins animés comme le film Asparagus de Suzan Pitt, La Planète Sauvage de René Laloux, des films du studio Ghibli ou du travail de l’artiste d’art brut Anna Zemankova qui « faisait pousser des fleurs qui ne poussent nulle part ailleurs ».

Les œuvres de Greene font naître une atmosphère vibrante et hypnotisante dans laquelle les fines couches diffuses de peinture se fondent et se confondent dans une palette très reconnaissable aux couleurs pastel. Ces ondes colorées et poudrées suspendent le temps ; elles dissolvent la structure fixe des objets et exacerbent la sensation d’ambiguïté chère à l’artiste. L’incertitude condamne alors la description précise de ces formes qui restent libres et non limitées par la pensée. 

Préoccupations fondamentales de Molly Greene, la taxonomie et l’ontologie abordent respectivement la description en sciences naturelles de la diversité des organismes vivants et l’étude en philosophie des êtres eux-mêmes, leur existence, leur possibilité, leur devenir. Le titre de l’exposition, Defections, insiste sur le souhait de s’extraire de toute catégorie, de toute classification. L’exposition invite ainsi à se promener dans un monde d’ailleurs, dans une réserve naturelle dont les entités ne suivent pas les règles imposées par notre monde rationnel.

Molly A. Greene est une artiste américaine née en 1986 à Cornwall, Vermont. Elle vit et travaille aujourd’hui à Los Angeles, CA. Dix années durant, elle fait des études supérieures avant de se tourner vers l’art. En 2013, elle obtient un Master en Sciences de l’Environnement à l’Université de Yale. En 2019 elle termine son doctorat en Études Américaines à l’Université de Yale. Au cours de ses nombreuses années d’études, elle aborde divers sujets comme, entre autres, les questions du genre et de la sexualité, le post humanisme ou l’étude des animaux. Elle a commencé à exposer son travail en tant qu’artiste en 2018 aux États-Unis.