© Credits photo: Nicolas Brasseur and Thomas Marroni
Casualty Mosaic
© Credits photo: Nicolas Brasseur and Thomas Marroni
cadet capela est heureuse de présenter Casualty Mosaic, la première exposition personnelle de Tabor Robak en France. Cette exposition offre une plongée au cœur du désir capitaliste dans une société où la consommation façonne profondément l’individu.
Robak déploie une réflexion sur la manière dont nous sommes modelés par des valeurs marchandes, de l’enfance à la mort, et sur l’impact émotionnel et psychologique de ces valeurs sur notre existence. À travers cette exploration, il interroge le rôle des marques, la dépendance aux écrans, et la consommation comme un besoin d’appartenance, tout en dévoilant comment le capitalisme absorbe et transforme rapidement les signes de rébellion.
Tabor Robak examine les univers associés à des stéréotypes de masculinité et à une esthétique de danger (le punk, le skate, ou encore les courses automobiles). Ces univers engagent à la prise de risque et à une identité visuelle forte et singulière, où les individus adoptent un style esthétique tout en acceptant les risques qui lui sont inhérents.
L’artiste montre comment le capitalisme récupère tous types de tendances, même celles qui s’y opposent. La rébellion devient un produit, diluée dans un consumérisme de masse, rendant toute véritable contestation vaine. La critique est absorbée par la société consumériste. Ici, les sculptures électroniques ne sont pas de simples objets, mais des métaphores de la vie de l’artiste et des étapes de la culture consumériste. Robak, reconnu pour son travail numérique, opère un retour aux œuvres physiques, combinant les nouvelles technologies à des techniques artisanales méticuleuses.
Le cercueil Dummy Plug représente la mortalité tout en symbolisant la commercialisation de la mort par la société capitaliste. Équipé de jeux vidéo, il reflète l’addiction technologique de l’artiste, proposant plus d’heures de divertissement que ce qu’une vie entière, ou la mort, permettrait de visionner. L’œuvre critique le consumérisme et la fuite du temps.
La voiture Alienator reflète, à travers un imaginaire enfantin survitaminé, cette quête incessante de performance et de vitesse, dans un monde où l’excès est valorisé. Le miroir Big Bang explore l’image de soi et l’éphémérité de la consommation à travers des images de feux d’artifice et des onomatopées visuelles. Avec son câblage rappelant une bombe, le miroir invite les spectateurs à se placer au cœur de la violence du consumérisme et à s’immerger dans ce spectacle chaotique.
Beginner’s Luck remet en question la frontière entre la participation authentique aux mouvements alternatifs et rebelles et leur consommation, alors que ces mouvements ont été largement cooptés et normalisés.
Ces sculptures, loin de simples objets, sont des témoignages du processus de création de Robak, qui combine l’utilisation de technologies modernes (impression 3D, découpe laser, programmation) avec un savoir-faire artisanal rigoureux. Le choix de travailler avec des matériaux physiques souligne l’idée d’un engagement total dans l’action créatrice, reflétant une démarche qui, comme les modes de vie des cultures alternatives, ne peut exister sans risque.
Casualty Mosaic explore la manière dont la culture de la consommation façonne nos personnalités, nos relations aux objets, et notre culture anthropologique. Robak dévoile ici une cartographie intime de notre époque, où la consommation, loin d’être une simple transaction, devient un acte d’expression de soi, pour le meilleur et pour le pire.
Tabor Robak (né en 1986, vit et travaille à Paris, FR) a récemment fait l’objet d’une exposition personnelle à la National Gallery of Victoria, Melbourne, AUS. Depuis 10 ans, son travail a été présenté, entre autres, au Museum of Modern Art, New York, USA, MoMA PS1, New York, USA, Museum of Contemporary Art, Chicago, USA, Albright-Knox Art Gallery, Buffalo, USA, New Museum, New York, USA, Kunsthal Rotterdam, NL, Yuz Museum, Shanghai, CN, Serpentine Galleries, London, UK, Migros Museum, Zurich, CH, et Museum of Contemporary Art Tokyo, JP. Ses œuvres font partie des collections publiques du Metropolitan Museum of Art, New York, USA, Museum of Modern Art, New York, USA, Whitney Museum of American Art, New York, USA, Serpentine Galleries, London, UK, Fondazione Sandretto Re Rebaudengo, Turin, IT, Migros Museum, Zurich, CH, et National Gallery of Victoria, Melbourne, AUS, parmi d’autres.