© Credits photo: Thomas Marroni
A.K.A. PSYCHOPOMP
© Credits photo: Thomas Marroni
cadet capela a le plaisir de présenter A.K.A. PSYCHOPOMP, la seconde exposition personnelle de Bill Saylor à Paris, deux ans après The Freaks Are Stealing Our Sunshine, l’exposition inaugurale du second espace de la galerie. Dans cette nouvelle série de peintures à l’huile et de dessins inédits, l’artiste dévoile un univers où l’énergie brute et vibrante du monde contemporain prend vie. Ces œuvres interrogent des thématiques universelles et contemporaines, répondent de la magicité de la terre et de la vie, tout en révélant une surface et une matière prégnantes.
Bill Saylor explore ici un panthéon de créatures fantastiques et de symboles intemporels qui dialoguent avec des mythologies anciennes et des enjeux écologiques actuels. Trois faucheuses à double tête de mort, “moins sinistres et plus démocratiques”, occupent une place centrale dans cette exposition. Présentes depuis une vingtaine d’années dans la pratique de l’artiste sur papier, ces figures trouvent pour la première fois une expression en peinture, marquant un tournant dans son parcours. Annonciatrices du passage dans l’autre monde, ces faucheuses font clairement écho au titre de l’exposition et, conjecturalement, aux transitions écologiques.
À côté de ces figures puissantes, quatre cobras majestueux occupent également une place importante. L’un d’eux, fusionné au soleil brûlant évoquant la canicule de l’été 2024 aux États-Unis, incarne le poids des changements climatiques, tandis qu’un autre, chimérique, arbore une queue de dauphin, symbolisant l’interconnexion des espèces. Ces serpents, tour à tour guérisseurs et porteurs de chaos, reflètent l’ambivalence de la nature et ses métamorphoses constantes.
Chez Saylor, la peinture est instinctive, physique, viscérale. L’artiste peut travailler à même le sol, sur des toiles non apprêtées ou des tissus rapiécés, entamant ses compositions par des gestes explosifs et spontanés. L’énergie guide les premières étapes, dans un chaos initial d’où émergent progressivement des images et des symboles. Les techniques reflètent cette approche brute : l’huile est diluée, projetée ou appliquée directement du tube, quand le fusain est utilisé pour dessiner des contours vigoureux. Des fragments de dessins épars, accumulés dans son atelier, servent de point de départ à des œuvres où chaque élément s’imbrique, abolissant toute distinction entre le fond et la forme.
Avec A.K.A. PSYCHOPOMP, Bill Saylor réaffirme sa présence fondamentale sur la scène artistique contemporaine. Il offre au spectateur une immersion dans un univers vibrant et poétique où les forces opposées – vie et destruction, chaos et ordre – s’affrontent et se transforment. Chaque œuvre devient un espace de réflexion, révélant les liens profonds et complexes entre l’humain, la nature et le temps.
Bill Saylor (né en 1960, réside et travaille à New York) a exposé à Magenta Plains (New York, USA), Leo Koenig Inc. (New York, USA), The Journal Gallery (Brooklyn, USA), et Loyal Gallery (Stockholm, SE), Duck Creek Arts Center (East Hampton, USA), Chinati Foundation in (Marfa, USA), parmi d’autres. Saylor a fait parti d’expositions collectives à la Brant Foundation (Greenwich, USA), au Yerba Buena Art Center (San Francisco, USA), au Colby College Museum of Art (Waterville, USA).